Prise de conscience
école homéopathie uniciste Bourgogne Franche Comté
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Itinéraire d’une prise de conscience (Dr Jean-Jacques Perret)
A 15 ans, je commence l’Aïkido
L’Aïkido signifie « voie de l’harmonie ». Le principe est apparemment simple : il s’agit de récupérer l’énergie de l’adversaire par un mouvement d’esquive et de la lui renvoyer dans une direction qui va le projeter ou le déséquilibrer. Dans les faits, c’est assez difficile. Je réalise alors qu’effectuer convenablement les mouvements ne suffit pas : ce n’est pas qu’une question de posture, il se passe « autre chose ».
Les « ceintures noires » ont une densité particulière, une force inexorable exercée souplement, ils paraissent beaucoup plus lourds que leur poids réel tout en se déplaçant avec légèreté dans un tourbillon d’énergie.
Le phénomène est encore plus évident avec les 4° ou 5° Dan japonais.
Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Que se passe-t-il ?
L’explication n’est pas donnée, il semble qu’au bout de plusieurs années de pratique intensive « quelque chose » arrive, la grâce vous tombe dessus… J’ai arrêté l’Aïkido deux ans plus tard sans avoir approfondi la question en raison d’un programme de terminale chargé. Quelle est donc la nature de cette énergie mise en mouvement par les « ceintures noires » ? La question va rester en sommeil pendant de longues années.
Un jour j’ai eu l’idée de faire du Taï Chi
…Dans cette école de Taï-chi, les cours commençaient par une relaxation avec une écoute intérieure très fine. J’ai progressivement pris conscience de cette infinité de petites tensions musculaires, de petites limitations inspiratoires qui non seulement me freinaient mais qui aussi pompaient mon énergie. Lorsque le corps est totalement détendu, il n’est pas mou, bien au contraire, et tout se passe comme s’il était en expansion. La respiration ne concerne plus seulement les poumons, elle circule de la tête aux pieds, c’est le corps tout entier qui respire.
Puis est venue la prise de conscience du Tan Tien : centre énergétique, centre de gravité du corps, c’est de lui que nait le mouvement de taï-chi.
Par la suite, pendant les stages de taï-chi « Corps vivant-corps conscient », la pratique intensive de méditations guidées m’a progressivement amené à la prise de conscience de ce lieu situé dans l’intérieur du bas-ventre, centre de gravité du corps : une boule d’énergie puissante et douce qui s’est éveillée d’un sommeil qui durait depuis ma naissance.
Trésor endormi, depuis toujours présent mais non encore reconnu.
Cela s’appelle « Chi » et cela réside dans le Tan Tien. Lors de ces cours de taï-chi, la prise de conscience progressive du Tan Tien et de la circulation du Chi dans le corps est un véritable voyage intérieur.
Après quelques années de pratique…
le Tan Tien (qui existait depuis toujours mais dont je n’avais pas conscience) est devenu plus dense, plus présent, et lors les moments de stress, je peux m’y ancrer comme à un socle solide, stable, fiable, et cela se fait instantanément. J’ai compris que c’était ça, ce « quelque chose » mis en mouvement par les ceintures noires d’Aïkido, qui à l’époque me paraissait totalement incompréhensible. Cette écoute intérieure amène également à de nouvelles perceptions : il y a des lieux qui « chargent » et d’autres qui « déchargent » (surtout les lieux « connectés ») ; il y a des bruits, des musiques (qu’on peut trouver intéressantes par ailleurs) qui heurtent le Tan Tien et qui entraînent une dysharmonie qui auparavant n’aurait pas été perçue.
Aujourd’hui, lorsque je consulte, je suis en même temps concentré, présent, relié à mon Tan-Tien, tout en étant extrêmement détendu par une respiration circulant librement dans le corps (ce qui paraissait inconcevable auparavant).
Bien sûr, c’est le cerveau qui pense, mais l’union « corps-esprit » enracine la pensée dans le réel, l’écoute du patient devient totale : auditive, visuelle, kinesthésique, objective et intuitive, dans une ouverture totale sans pour autant que le thérapeute se retrouve vulnérable en face de ce que dégage le patient.
Qui dit thérapeute présent dans le Tan-Tien dit aussi patient sécurisé, en confiance, et c’est alors que celui-ci peut s’autoriser à laisser venir ses émotions, à faire des liens entre émotions et symptômes somatiques. La consultation homéopathique devient un moment centré, intense, souvent les patients en ressortent « décoiffés », il s’est passé quelque chose.
De façon tout à fait concrète, l’appui de mon bras que j’offre à une personne âgée ou handicapée pour monter sur la table d’examen est beaucoup plus solide, plus stable qu’au début de ma pratique, je suis enraciné et le patient le ressent puisqu’il s’y appuie avec plus de confiance qu’auparavant.
Après 40 années de médecine, je ne dis pas que je ne rentre pas fatigué après une journée de 12 heures, mais j’ai le sentiment d’être beaucoup moins « pompé » qu’auparavant. La présence consciente dans le Tan Tien évite les déperditions énergétiques, particulièrement en face de patients envahissants.
La pratique du Taï Chi selon les fondamentaux « corps vivant corps conscient », m’a permis de prendre conscience que le Chi et l’Energie Vitale telle qu’elle a été décrite et mise en évidence par le docteur Samuel Hahnemann ne sont qu’un.
Or, pour beaucoup d’homéopathes (enseignants et/ou praticiens), l’Énergie Vitale, sur laquelle ils agissent de manière objective par l’intermédiaire des remèdes homéopathiques, reste une abstraction, un concept.
Voici pourquoi les cours et les stages de perfectionnement que je donne pour les étudiants et les homéopathes qui débutent, comprennent, en plus de l’enseignement homéopathique classique, des moments de relaxation, quelques mouvements de Qi-Gong, un temps d’écoute intérieure (c’est parfois la première fois pour certains) et c’est ce qui va les amener à percevoir de manière sensible ce qui n’était pour eux qu’une abstraction : l’Energie Vitale existe, elle n’est pas qu’une image, elle nous anime et nous pouvons la ressentir.
Il n’y a pas de retour en arrière
Lorsqu’elle a eu lieu, la prise de conscience du Tan Tien, de l’Energie Vitale, de la circulation du Chi est un acquis qui s’entretient au jour le jour, dans la joie de se sentir vivant et relié au mouvement de la vie.
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